Bali, mars 2016. Culture animiste, climat équatorial, végétation dense et luxuriante, rencontre avec le peuple balinais et les parfums de l’île. Je m’y suis plongée sans aucun savoir, en prenant des images au hasard de ma route. J’aurais aimé ramener des fleurs de frangipanier pour pouvoir les humer encore une fois repartie, mais c’est impossible. Je n’ai pu que les photographier.

Un mois plus tard, j’ai fait un passage en Seine-et-Marne. Le soleil était au rendez-vous, j’ai fait face à la culture familiale, à des rencontres, à des errances. J’ai également pris des photos au hasard, hasard porté par un vent du passé qui, illusoirement, a fait naître le désir de fixer des odeurs retrouvées de cette maison.

J’ai voulu faire “émaner” les odeurs de ses deux séries d’images en les regardant la première fois. Je ne vous dirai pas si cela a marché, à chacun de reprendre haleine. Mais, d’un bout à l’autre du monde, les senteurs s’accordent entre elles et nous racontent des choses.

J’ai réuni des images du marché des animaux de Denpasar avec la mer de Java pour suggérer un enfermement obscur, une captivité aux limites absurdes, une chute vers le dedans, une triste actualité.

Toutes ces images se sont mélangé à d’autres cultures, Équateur, Bolivie, Haïti, Guatemala. Ces mondes sont venus s’interroger à des milliers de kilomètres de distance pour former d’autres lieux, d’autres propos, qui n’existent peut-être qu'içi.