top of page

ANATOMIE COMPARÉE - TÉRATOLOGIE

L'espèce constitue le rang de taxon de base de la classification systématique (Taxinomie : science des lois de la classification).

Plus le rang du taxon est élevé et plus le degré de ressemblance entre les individus concernés (plantes, animaux, champignons, bactéries) diminue, et inversement.

Le second en importance est le genre (en latin genus), une espèce ne pouvant pas recevoir un nom scientifique sans être affectée à un genre.

Le rang de troisième importance est la famille (en latin familia).

Reste En Classe Ou Fais Grandes Études moyen mnémotechnique connu permettant de retenir cette classification:

Monde vivant : règne → embranchementdivision ou phylum → classe → ordre → famille → tribu → genre → section → série → espèce → variété → forme

Je me suis souvent posée la question de comment classer ses animaux que j’ai photographié dans les muséums d’histoire naturelle. La science sait les répertorier. Elle les glisse dans des bocaux, les dépèce jusqu’à l’os, les remplie de paille, leur donne l’air d’avoir l’air sans bien comprendre ce qu'ils font là en fait... À peine comprenons nous pourquoi ces animaux sont dans les laboratoires... L'anatomie comparée, la tératologie, des outils pour classer tous ses animaux, tous ses êtres vivants. Au départ de mon aventure dans les muséums, la question de la classification était déjà présente:

Une possibilité d’existence d’un corps différent. La preuve irréfutable d’un vivant qui fût visible au monde. L’esprit n’est en rien important. C’est le paraître qui est en jeu. Le regard des autres porté sur ses “anomalies” devient supportable. Une mise en valeur du différent. Une certaine croyance consiste à promouvoir le savoir par la vision de la réalité. Attirer la curiosité par le choc de l’image d’un corps conservé hermétiquement au temps. Le temps c’est arrêté dans le bocal. Au moment où le corps y fût trempé, il n’a plus jamais évolué. Il est resté intact au moment de sa mise en bière, comme sur une photographie, l’instant est là, devant nous. La durée du voyage n’est pas indiquée, elle se perd dans l’imaginaire, elle se délitte, se transforme, s’adapte à chacun. La matière a fixé l’instant. L’ordre des choses veut que ce soit le moment du passage dans l’autre monde qui reste, qui soit inscrit.

Je les regarde mais je ne sais pas les classer. 

Par leurs races? Par la façon dont les humains les ont tués, dont ils les ont embaumés? Par l'environnement où ils ont vécus, par comment ils sont classés aujourd’hui?

 

En formation ou exceptionnellement étrange, ils sont tous uniques, différents, parfaits pour rentrer dans la classification tératologique:

La tératologie est la science des anomalies de l'organisation anatomique, congénitale et héréditaire, des êtres vivants. La discipline a longtemps été assimilée à l'étude des « monstres » humains et animaux, c'est-à-dire des anomalies les plus spectaculaires, mais elle concerne tout écart anatomique significatif présenté par un individu par rapport au type spécifique, au-delà des variations individuelles qui différencient normalement un sujet d'un autre dans la même espèce.

Ce qui veut dire qu'on pourrait tous être des êtres de la catégorie tératologique... “au-delà des variations individuelles qui différencient normalement un sujet d'un autre”, comment échapper à ça, à la catégorisation, à l'exclusion, à la honte du corps, à la honte d'avoir dépassé des variations autorisées?

Je les ai tous photographié avec obsession. J’y ai vu énormement d’interpretations différentes suivant ma propre évolution. Ils m’ont portés et se sont transformés à plusieurs reprises pour ma volonté, ils ont supportés mes dérives à vouloir tout comprendre, tout représenter. J’ai essayé de jouer à l’anthropozoologue, et à tout ce qui tourne autour des sciences de l’animal, de sa conservation à sa classification. Mais je voulais juste pouvoir les regarder encore un peu plus longtemps que le temps passé dans les muséums. Donner du sens, donner à voir ma pensée. J’ai fais le choix de raconter l’histoire de mes étonnements, de sa progression, de ma fascination, du support à mon imagination qu’on pu être ses animaux.

bottom of page